Guide de survie à l’usage des cœurs brisés – Partie 3 : Travail et rupture amoureuse

Avant-propos aux conséquences de la rupture amoureuse sur votre quotidien au travail

Bienvenue dans la Némésis,

Ce guide pratique a vocation à donner des clefs immédiates, gratuites et les plus générales possibles de façon à recouvrir un maximum de situations. Il n’a pas vocation à se substituer à un suivi psychiatrique pour les personnes atteintes de dépression, ni aux recommandations médicales de votre médecin traitant mais à donner des conseils immédiats si vous vous sentez seul(e) et écrasé(e) par la peine provoquée par la séparation.

Vous êtes nombreux malheureusement à vivre chaque jour une rupture bien plus blessante que ce que vous aviez déjà pu connaître, à sentir le monde autour de vous devenir insupportable et à chercher par tous les moyens à arrêter cette descente aux enfers.

J’ai créé la Némésis comme un refuge pour vous permettre de mieux comprendre certains ressorts psychologiques à l’œuvre lors de la rupture ou de la phase de reconquête mais aussi pour apporter des solutions concrètes pour endiguer la souffrance qui vous submerge.

Je vais donc être extrêmement précis dans les conditions d’utilisation de ce « guide » de survie : IL NE S’ADRESSE QU’AUX PERSONNES QUI RESSENTENT UNE GRANDE SOUFFRANCE SUITE À UNE RUPTURE PARTICULIÈREMENT DIFFICILE.

Les recommandations qui suivent n’ont pas le même intérêt si vous arrivez à faire face à une rupture, moment jamais amusant pour qui que ce soit. Les conseils édictés sont des conseils d’urgence immédiate pour ceux d’entre vous dont la souffrance est en train d’avoir des répercussions sur leur santé, leur entourage et leur vie professionnelle.

Cette mise au point établie, veuillez trouver ci-dessous mes recommandations d’urgence lorsque tout s’écroule dans votre vie à cause du départ de la personne aimée ou de manœuvres toxiques d’un(e) ex.

Explications sur la méthode :

La méthode décrite est une imbrication de cercles vertueux. Je vous conseille d’agir positivement et simultanément sur tous les plans de votre vie pour que les premiers effets positifs dans un domaine (santé / rapports avec votre ex / entourage familial / entourage professionnel) aient des répercussions positives sur les autres.

Il y a cinq domaines dans lesquels j’aimerais que vous ayez une action immédiate :

• Votre santé 
• Les relations avec votre ex
• Votre travail
• Vos relations amicales
• Vos relations familiales

Comme je vous ai promis un guide de survie et non un roman, je vais rédiger les conseils très succinctement pour aller directement aux idées phares.

Pour chaque domaine, je vais préciser une règle d’or puis des conseils généraux et enfin quelques conseils particuliers selon les situations classiques que je rencontre en coaching.

Concernant la relation au travail ou toute autre activité durant une rupture amoureuse (partie 3)

Dans cette troisième partie de notre guide de survie, je vous passe en revue les principes liés à la sauvegarde de votre équilibre social et financier. Toute activité, quelle soit professionnelle, associative ou même ludique, contribue à notre bien-être. Les explications sont nombreuses :

• les liens humains entretenus avec des collègues, associés, membres associatifs, clients, partenaires et tout public en général participent toute notre vie à façonner notre identité propre ;
• même si elles sont pesantes, notamment en période de rupture douloureuse, les obligations professionnelles et associatives vous obligent vous décentrer mentalement de la séparation et de son cortège de ruminations ;
• physiologiquement, se lever et s’activer vous empêchent de vous morfondre au fond de votre lit ;
• même si le travail a perdu du sens avec les révolutions industrielle puis informatique, il est positif de contribuer à des processus productifs ou créatifs ;
• conserver une ou plusieurs activités contrecarre les tentatives des ex toxiques de vous isoler et de vous rendre dépendant(e).

Quelque soit votre situation particulière (emploi, chômage, études, congé parental,..), vous trouverez trois conseils de bon sens ci-dessous à toujours suivre.

Première règle d’or : vous devez sauvegarder par tous les moyens vos revenus et moyens de subsistance.

Dans la mesure du possible, il ne faut jamais ajouter une difficulté à une autre. Lors d’une séparation violente humainement (en exemple, lorsqu’il y a eu partage de nombreuses années de vie commune et des enfants ensemble) et/ou très dure sentimentalement, beaucoup se recentrent sur leur douleur et délaissent les aspects matériels et financiers.

C’est ici le même mécanisme que celui évoqué dans la première partie de de ce guide de survie où je vous indiquais que certains coachés avouent ne plus manger ou à l’inverse s’empiffrent depuis des jours tellement ils ou elles souffrent. La douleur a un effet anesthésiant, paralysant. Le choc de l’annonce de la rupture passé, certains restent ko ou développent des syndromes dépressifs dans les semaines qui suivent. Le travail et toute activité en général semblent devenir tout à coup insurmontables et l’on voudrait disparaître, ne plus voir personne, totalement submergé par la douleur.

Dans ce processus, beaucoup perdent leur emploi ou une partie de leurs revenus en raison de jours de maladie posés ou d’absences à répétition. Cette baisse de vos ressources provoque de nouvelles angoisses liées aux factures, aux prélèvements, aux crédits, aux courses quotidiennes ou aux dépenses liées à des proches (enfants, parents en perte d’autonomie,..).

Il est donc indispensable, à l’exception d’un arrêt maladie motivé, de prévenir cette descente aux enfers : rupture, dettes, dépression. Accrochez-vous et gardez hors du champ de la séparation la sphère professionnelle et vos revenus.

Préserver vos finances sera un atout majeur du rebond nécessaire à la distanciation ou à la reconquête selon votre choix.

Pouvoir s’assumer permet également de conserver son indépendance sans avoir à attendre de votre ex qu’il vous dépanne et par conséquent qu’il ou elle possède un droit de regard sur votre vie quotidienne. Je sais que beaucoup ont investi en commun, exercent une activité professionnelle ensemble ou ont des charges familiales communes. Dès lors, la rupture entraîne la séparation de la communauté et souvent des pertes financières regrettables pour l’un ou les deux. Revendre un commerce, une maison, un appartement ou une voiture peut se faire à perte quand ce ne sont pas des contrats d’assurance-vie ou autres placements qu’il faut liquider. Et je ne parle pas ici de ceux qui ont investi dans un mariage, des voyages ou des cadeaux et se retrouvent laissé(e)s pour compte au départ de leur conjoint(e).

Quelque soit la gravité de votre situation, conservez à tout prix votre activité professionnelle ou les aides dont vous bénéficiez. Une dette se règle, une situation difficile finit par s’arranger dès lors que l’on conserve les moyens de le faire. En France, selon les statistiques de la Justice, il faut en moyenne 28 mois pour divorcer même si le consentement mutuel tend à améliorer la situation.

Seconde règle d’or : essayez de sanctuariser votre espace professionnel même si votre ex y est également présent(e).

Conservez des rapports « normaux » avec vos collègues est également une priorité. Trop d’entre vous, sous le coup de l’émotion et dans le besoin de validation, font l’erreur d’utiliser un collègue (quand ce n’est pas plusieurs) comme confident.

Sur le coup, cela vous semble toujours une bonne idée. Vous arrivez sur votre lieu de travail et vous pouvez décharger toute la tension de la nuit avec des gens, à priori, acquis à votre cause : « pas possible » , « quel salaud! » , etc.. Sauf que vous venez de faire une double erreur :

• vos collègues n’ont pas à connaitre votre vie privée et encore moins les détails sordides ou pénibles. Partager vos lieux de vacances, (« Cet été, on est parti au Cap-Ferret« . ) certaines activités (« Ce soir, je file au body-pump » ou goûts personnels (« Le dernier Marvel est un navet ultime » ), c’est tout à fait naturel au moment du café ou à l’entame d’une réunion. Que votre équipe et bientôt votre supérieur sachent que votre conjoint(e) s’est barré avec votre meilleur(e) ami(e) est une erreur à éviter ou si c’est trop tard à minimiser autant que possible;
• inévitablement ces informations personnelles vont avoir un impact négatif sur leur perception de vous et votre carrière. Vous deviendrez « le sujet » du moment, heureusement remplacé par suivant dans quelques jours.

Ce conseil vaut également pour tous les cercles de personnes que vous côtoyez qui ne sont ni des amis proches, ni des membres de votre famille. Ainsi, vous ne devez éviter de confier votre désarroi sur votre séparation dans les cas suivants à titre d’exemples :

• lors d’une réunion entre parents d’élèves. Vous les croisez certes tous les matins et vous avez été une fois chez l’un d’eux pour un anniversaire mais il est inutile d’attendre d’eux un soutien réaliste en cas de difficultés ;
• à la salle de sport ou à l’occasion d’une activité sportive en équipe. C’est un moment important où vous pouvez décharger vos pensées négatifs et lutter contre le stress de la rupture. Ne le gâchez pas en ruminant vos difficultés auprès de vos partenaires.

J’en profite pour évoquer succinctement, car j’ai écrit des articles spécifiques sur le sujet, la question de la dépendance affective. La peur de décevoir, d’affronter seul(e) les réalités quotidiennes poussent certains à ne pas accepter la rupture. Or, c’est seulement en affrontant ce vide que l’on se remplit soi-même et que l’on devient désirable. Dans ce guide d’urgence, même si vous vous savez trop dépendant affectivement, suivez mon conseil et mettez fin sans délai aux interdits.

En stoppant ces comportements négatifs, même si vous n’avez pas envie de poursuivre votre vie avec ex, vous apaiserez considérablement les tensions extérieures et intérieures.

Troisième règle d’or : Identifiez les facteurs de toxicité liés à votre relation au travail ou à vos revenus.

Je vais être très clair et direct sur la question de la toxicité : si un ou une ex cherche à vous isoler en vous empêchant de travailler (« Tu ne t’occupes pas assez de moi.. », « C’est ton travail ou moi.. », « Tes collègues comptent plus que moi » ,..) ou est spécifiquement intéressé(e) par les revenus ou avantages liés à votre activité, c’est qu’il y a abus à minima ou toxicité.

Votre activité professionnelle doit être sanctuarisée, préservée. Elle est indispensable à votre équilibre, au rebond qui arrivera le choc de la rupture absorbé, et elle génère des revenus assurant votre quotidien et l’entretien d’enfants ou de parents.

Toute tentative d’intimidation ou de chantage visant à vous faire abandonner votre activité pour répondre aux exigences de votre ex doit être rejeté sans hésitation. On en cherche qu’à vous contrôler ou vous rendre dépendant.

J’ai eu en coaching une femme qui entretenait une relation passionnelle avec un homme plus âgé qui pendant plusieurs années avait tissé une toile de dépendances autour d’elle. Son logement, son entreprise de marketing digital, son train de vie sont devenus dépendants de cet homme, marié au demeurant. Voyant qu’il n’était pas sincère et la « baladait », elle a rompu avec lui. Ce dernier a immédiatement mis en difficulté l’activité de sa maitresse pour la contraindre à abandonner son projet et la retenir. Vous voyez à quel point on est loin de l’amour et du respect indispensables à toute relation équilibrée.

Gardez également à l’esprit lorsque vous entamerez une nouvelle relation, de ne pas accepter trop vite des projets communs impactant financièrement ou professionnellement. J’aurai un multitude d’exemples désastreux à vous partager : du jeune ingénieur qui a plaqué un boulot en or pour partir en Asie rejoindre une jeune femme qui l’a renvoyé quelques mois après le coeur en miettes, de la maison achetée après à peine un an de relation et revendue à perte, de ceux qui ont arrêté des études ou refusé des propositions intéressantes pour rester ou suivre la mauvaise personne..

Vous pourrez prendre des risques par amour, c’est quelquefois indispensable, mais faites le si possible en toute lucidité, sans pression extérieure.

Résultats attendus : Préserver son activité professionnelle, même si on a le coeur brisé, vous permettra de conserver toute ou partie de votre indépendance financière, de ne pas surajouter au drame de la séparation des problèmes matériels et de vous obliger à sortir des ruminations classiques de la rupture.